Thursday, December 9, 2010

Silence


Les tripes vides, l'intestin sec, le cœur qui bat, l'embouchure qui gonfle. Une tempête dans un cerveau. Devant l'homme, assis au bord d'un lit sans motif, une Madeleine qui suce, à genoux. Elle pompe et sa mâchoire lui fait mal, elle travaille depuis un bon moment. Les yeux du mec se dilatent. Madeleine accélère, y met de la rigueur. Elle utilise son doigt, la tête du type s'envole. Il se laisse tomber par derrière, sur le lit. Tout devient doux, sa tête se vide entre des dents. Il fait l'étoile. Tout devient silence, si ce n'est que le son humide de ses lèvres.


La chambre devient noire. La Lumière redevient blanche, tout se distingue de nouveau. La noirceur cache l'essentiel de la pièce fade de ce motel. Lui se laisse faire. Ses yeux se ferment. Son cerveau est calme, et recommence à se remplir lentement. Il aura le temps de respirer après sa nuit de sommeil, d'ici le déjeuner. Pour briser le silence, l'air climatisée recommence à gronder.

les stores verticaux sont d'une laideur charmante. La fenêtre s'est ouverte toute seule, une fenêtre à manivelle. Le vent fait claquer les stores doucement et les voitures et les camions mènent un train d'enfer.

La porte est ouverte derrière son corps tout habillé Il s'est produit un contraste horrifiant:
La lumière tamisée de la chambre silencieuse contre un brouhaha en plein soleil.

"Imagine un désert - Baisse les yeux et regardes rien."

Le corps se mets en mouvement, les jambes avancent et la tête endure.
La tanière s'éloigne derrière et l'espace se remplis de gens. Le refuge est loin maintenant.
Les âmes jouent du coude






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Tuesday, July 6, 2010

- La nuit est courte mais passe lentement -

« ...des parapluies. Laisse une drôle de trace.
"J'ai vu une lumière étrange", Un spectre, qui laissait l'impression de dormir. Dans le corridor j'avais mon oreiller imprégné dans le front. J'avais l'impression de dormir encore. "juste en bas au quinzième". L'autre riait. "C'est sombre au 15ème!". qu'il disait. "C'est peut-être le père d'Avrel" que l'autre disait.
- peut-être. j'ai pensé...

Un écran d'ordi vert de gris. Un vent de chaleur, il fait soleil, hier c'était gris, bleu-gris. C'était jeudi aussi. il a vu une lumière étrange. il rigole pas. Ça coulait comme de l'eau de vie sur de l'herbe morte.

Un écran vert de gris. S'anime et s'empiffre, se goinfre de chiffre et de lettres. Sempitre pour une dixième fois de la lavasse morose. S'emplira encore pour des milles autres dizaines à une vitesse constante.
Constamment constant. Habituellement, mais maintenant...

Les chiffres synesthésisent, ralentissent, grossissent, puis s'épanouissent. Odeur verte. Brise tendre. l'heure s'enracine, l'horloge pousse, maintenant.

"Une lumière étrange" ...juste derrière. Il fait chaud, une brise sur une nuque en sueur. Un frisson étranger. Une soie qui chuchote. de l'eau de vie sur la mer morte. »

Sunday, April 25, 2010

Same day -4

Des démons me tournent encore autour du coup. Il est 22:45, et une vieille faille laisse s'échapper une odeur de poussière humide. C'est le début de la nuit qui enveloppe le motel. La chambre est noyée du calme et de la noirceur de la route de fin de soirée, après les nouvelles de 22h00. Je viens de fermer la télé. Les réverbères tracent des filets de lumière jaunâtre à travers la fenêtre. Le spectre tranche le noir jusqu'à mon corps, nu étendu sur le lit, sur mon ventre, mou et large, qui frissonne légèrement à cause du poil qui lui chatouille la peau. La chambre est une pièce sombre. Quelques morceaux de jour reposent presque indistinctement, chacun à leur place: la télé au pied du lit, la cafetière sur la table de chevet, le petit divan vert au coin de la chambre, près de la fenêtre. Le verrou est sur la porte, et je regarde le plafond noir. Il fait froid. Je fixe cette fissure et j'ai le coeur qui bat. Il bat fort. Il se débat et mon corps se rabat. Une voiture vient de passer, et je pense au conducteur ivre de vie qui souffre à sa façon, en passant sous les toiles de lumières jaunâtres, savourant la route qu'il avale kilomètre après kilomètre.
La voiture est rendu loin.
Des voix passent près de la porte et communiquent entre elles. Ma tête se tourne vers cette porte blanche mécaniquement et mes yeux focalisent sur l'œil de bœuf. Une des voix parle fort, aigue, raconte quelque chose et l'autre plus grave acquiesce en faisant des hmm hmm. Puis les sons s'évanouissent. La fissure me parle silencieusement. Elle chuchote quelque chose, une histoire, un compte, une théorie scientifique... ou peut-être me raconte-t-elle un film? Mais j'ai l'esprit ailleurs... comment je vais payer cette chambre de motel?

Thursday, March 4, 2010

Same Day - 3

Je suis en haut d'une tour, il est 13h28, et j'ai une chemise rayée, brune et blanche. Des pantalons gris, propres, et des souliers noirs, qui brillent au soleil. Ma barbe est courte, et mes cheveux sont propres.

J'ai mon habit de bureau, mon esprit est clair.

Je suis pimpant. L'habit que je porte est étincelant. Je suis debout, et parle anglais.

yeah watta atwt twa watta watt tatwa atwanakwa ta datawa.

J'ai confiance.

Mon interlocuteur me comprend. Je suis dans la conversation. Et c'est cohérent. Je ne suis pas incohérent, et j'ai de bonnes raisons d'être là.
Je reluis comme une pièce de 25 sous. Toute neuve.
J'ai un sourire, et je suis bien habillé. Je vérifies mon reflet sur les vitrines du centre-ville.
il est ben correct.

Je reste derrière. Je sors pas. Je n'est qu'un hôte. Je est un motel.
Ce reflet c'est une coquille. Ces conversations sont le fruit des efforts du persona qui a travaillé fort, durant des années, afin de me laisser dormir en paix. Si on me donnait un coup je volerais en éclat. Mais on ne me donne pas de coup. On a peur. ou On s'en crisse. Pardon, On s'en balance. On me laisse tranquille et On se contente de mon reflet. Je est un reflet.

Tuesday, March 2, 2010

Same Day - 2

Je sais comment le faire.

En fait je sais presque tout.

Ou je ne sais rien, selon la température.

J'ai la forme d'une voix qui de ses tentacules filamenteuses envahis le système nerveux comme une dose d'endorphine. Ma voix calme et certaine, grave, celle d'un homme grand, fort, un père, un premier ministre, un sauveteur, un Dieu, agit comme un beaume laiteux sur une plaie rouge vive. Je suis un médecin, un pompier, un orthopédagogue.

Mon téléphone est gris. 2 teintes: gris pâle et gris foncé. Le volume de la sonnerie est ajustée à 3/10. Celui du combiné à 2/10. Je n'aime pas entendre les gastrulences de mes interlocuteurs. La salive qui bouge, le bonbon dur qu'ils ont dans la bouche percute les dents, le bruit de succion avec la langue, le son creux du liquide qui dissout tranquillement un petit truc chimique, sucré, dans une bouche molle. Un réservoir à fluide étrangers sous un nez qui respire, le mucus qui sèche et créé un tunel d'air aminci, une petite flute.

J'écoute tout, j'entend rien.

Monday, March 1, 2010

Same day - 1

Je commence dès maintenant.

Je ne sais pas qui nous somme. Je ne voudrais pas nous ennuyer, mais je commence maintenant.

J'ai une sonde que j'envois dans l'espace. Un archivage de souvenirs, de pensées, de traumatismes.

Pourquoi "nous"?
Pourquoi pas "vous"?

Y'a t'il un "vous"? Je ne m'adresse à personne en particulier. "Vous" êtes un fantasme, "je" est un hôte, "nous" est un compromis.